On continue la visite du Marineland d’Antibes avec le clou de cette journée : le spectacle éblouissant des orques. Et, bien sûr, encore une foule d’informations avec l’interview du chef des soigneurs des animaux, Jon Kershaw.
Tous les mois, les orques subissent un bilan médical complet, alors pour faciliter les prises de sang, les soigneurs ont appris aux orques à présenter leur nageoire caudale, la peau y est plus fine pour faire des piqûres. C’est Jon Kershaw, le chef des soigneurs, qui s’occupe des soins vétérinaires dispensés aux orques.
Les orques sont des animaux dangereux, aussi, la sécurité des soigneurs est prise très au sérieux. Voici une alarme qui est testée tous les jours.
Première règle de sécurité : quand un soigneur va à l’eau avec une orque, un autre soigneur se tient près du rappel sonore, prêt à le déclencher en cas de besoin. Car les orques sont conditionnées pour répondre immédiatement au signal et se rendre alors à une plateforme.
Le talkie-walkie est un outil indispensable pour que toute l’équipe communique autour des bassins.
Le matériel de plongée est prêt à être utilisé pour aller secourir un soigneur en difficulté dans un bassin.
Impressionnant ce bassin ! En fait, il est composé de cinq bassins qui communiquent entre eux par des portes. Profond de 12 m, il contient 40 millions de litres d’eau de mer filtrée en permanence. L’eau est légèrement chlorée pour éviter la prolifération d’algues sur les vitres et au fond du bassin.
La baie vitrée panoramique de 64 m de long permet au public de voir évoluer les orques sous l’eau. C’est magique !
Deux à trois fois par jour, les orques se donnent en spectacle. En fait, les orques ne différencient pas les séances d’apprentissage des spectacles. Pour elles, elles passent la journée avec leurs soigneurs, qu’il y ait un public ou non !
Les exercices présentés lors des spectacles changent en permanence. Tous les jours, ce sont de nouveaux tours à exécuter qui sont proposés aux orques, pour qu’elles ne s’ennuient jamais.
Tu ne vas pas en croire tes yeux ! Les orques sautent, bondissent, tournoient. Elles sont si puissantes face aux humains… Admire les magnifiques photos prises lors d’un de leurs spectacles.
JΓÇÖen reste baba ! Question bombes, elles sont vraiment les plus fortes !
Clique sur le bouton pour écouter une orque chanter. Attention les oreilles, ça va saturer !
Je suis Jon Kershaw, je suis le responsable animalier du Marineland d’Antibes. Mon travail consiste à m’occuper des animaux et des gens qui s’occupent des animaux, c’est-à-dire une vingtaine de soigneurs et une quarantaine de mammifères marins.
C’est souvent les animaux qui apprennent aux soigneurs. De toute façon, les jeunes soigneurs, la première présentation à un animal, ce sera un animal très professionnel qui sait exactement ce qu’il fait. Comme ça, on n’a pas d’erreur de la part de l’humain, parce que l’animal va le remettre sur le droit chemin. Même un geste mal donné sera corrigé par l’animal qui partira pour le bon numéro. Il va interpréter, il va dire : « C’est pas ça, mais je sais ce qu’il veut… » Les animaux expérimentés, ça pardonne, tandis qu’un jeune, ça ne pardonnerait pas.
Assister à une naissance d’orque, c’est un cadeau du ciel. Nous avons eu le privilège de le faire quatre fois. Donc, on a eu quatre naissances d’orques. Chaque fois, on y assistait, on était présents. Et la vraie joie, c’est quand maman vient nous présenter le bébé après. Quand elle nous fait assez confiance pour nous laisser son bébé. Et ça c’est fantastique !
Il n’y a plus de prélèvements en milieu sauvage, les dernières importations datent de 85, des États-Unis. Le public était beaucoup moins sensible à un prélèvement dans la nature parce qu’il n’y avait pas eu encore Flipper, Le Grand Bleu, les Marineland, très performants dans leur mission pédagogique et leur façon de présenter une image très positive des animaux au public. Tandis que maintenant, ça choque, donc il n’y a plus de prélèvements dans la nature et il y a beaucoup de reproduction.
Les animaux, ici, sont des animaux intelligents, l’intelligence par définition est la capacité de s’adapter à un nouvel environnement. ça veut dire qu’ils se sont bien adaptés chez nous, à une vie chez nous, parce que nous avons pu aider aussi, mais une fois qu’on les relâche en mer, qui va les aider à comprendre les courants, comment chasser et pourquoi chasser ?
Les animaux relâchés dans la nature vont forcément chercher un contact avec les humains parce que c’est avec les humains qu’ils ont eu le plus de fun dans leur vie, les humains sont drôles, les humains leur apportent à manger, leur apportent leur petite gymnastique cérébrale quotidienne. Ils ont connu quelque chose de très bien, et on ne peut pas lui dire : « Bon, maintenant, tu oublies ça et tu es maintenant un grand prédateur ! » Non, on ne peut pas, c’était trop positif pour lui, il ne va pas l’effacer, c’est pas possible.
Et si tu continuais ta visite du Marineland ? D’autres mammifères marins t’attendent, sans oublier les aquariums…
Il y a, bien sûr, les dauphins, et leurs incroyables acrobaties ! Comment ne pas avoir de sympathie pour cet animal qui offre volontiers son amitié aux hommes ? C’est l’un des animaux préférés des enfants. Rien d’étonnant à ça !
Sacrément bruyantes les otaries ! Elles rugissent, aboient, grognent pour communiquer entre elles dans la colonie. Elles te paraissent pataudes, elles ne le sont pourtant pas une fois dans l’eau, filant à toute allure, virevoltant avec grâce et agilité.
Quelle gueule d’amour le phoque ! Pour le différencier de l’otarie, c’est simple, sur terre, le phoque ne peut pas se servir de ses nageoires comme pattes et ses oreilles ne sont pas apparentes.
Regarde ce facétieux petit manchot. C’est le seul oiseau marin incapable de voler ! Ses ailes lui servent de nageoires et, sous l’eau, il se propulse, telle une torpille, à 18 km/h !
Aventure-toi dans le tunnel aux requins ! Cet immense aquarium te permet d’observer de près différentes espèces de requins : des requins-taureaux, des requins gris, des requins-nourrices, des requins-léopards, ou virli, et des requins à pointes noires. Le requin traîne une mauvaise réputation de tueur, pourtant l’orque, dans la nature, est bien plus féroce, car elle se nourrit de requins !